La motion de l’UDC Epalinges dans Le Régional. Pluie de démissions à Epalinges : la Commission de gestion et l’UDC réclament un audit

MOTION DU GROUPE UDC DEMANDANT LA CREATION D’UNE COMMISSION CHARGÉE D’IDENTIFIER L’ORIGINE DES DYSFONCTIONNEMENTS RECURRENTS AU SEIN DE L’ADMINISTRATION COMMUNALE

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Pluie de démissions à Epalinges : la Commission de gestion et l’UDC réclament un audit.

Depresssion

Au moins cinq employés ont donné leur démission ces deux dernières années, tandis que le syndic vient d’annoncer la suspension du secrétaire municipal. En cause, les relations entre l’exécutif et le personnel communal, qui seraient tendues. La Commission de gestion et l’UDC réclament un audit.

Depuis quelques mois, la révolte gronde au sein de l’administration et les départs se multiplient. Parfois pour des personnes en poste depuis des décennies. «Une situation qui péjore le travail administratif de la Commune», ont fait remarquer plusieurs élus au Conseil communal du 20 juin. Au point que la Commission de gestion (Cogest) a lu à l’assemblée un post scriptum à son rapport, dans lequel il rappelait cette question à la Municipalité: «Y a-t-il une évaluation de la satisfaction du personnel, indépendante de la hiérarchie, à l’instar de Pully?» A quoi le syndic Maurice Mischler a répondu: «Non, en tout cas pas maintenant». La même commission a pris note de l’absence d’entretien systématique d’évaluation pour tout le personnel communal et l’absence d’enquête de satisfaction auprès des collaborateurs de la Commune. Selon son président, Anton Epp, des membres de la Cogest ont été informés que «les employés craindraient des sanctions sévères s’ils émettaient des observations plus loin qu’à leur supérieur hiérarchique direct et, en particulier, aux membres de la Cogest et également aux municipaux». Anton Epp conclut son post scriptum ainsi: «Pour la protection des employés, la commission de gestion ne peut et ne veut pas concrétiser ces faits, mais elle a la conviction qu’il serait bien de mandater rapidement un organisme externe pour mener une enquête de satisfaction indépendante afin de lever tout doute à ce sujet». Il s’agit d’une recommandation à laquelle la Municipalité pourra ou non donner suite.

Demande d’audit

Manifestement bien renseigné sur ces troubles internes, le groupe UDC est allé plus loin. Dans un premier temps, il s’est adressé à la préfecture qui n’a pas souhaité s’ingérer dans les affaires internes de la commune. S’appuyant alors sur le devoir de surveillance du Conseil communal face à l’exécutif, le groupe a déposé le 20 juin une motion demandant «La création d’une commission chargée d’identifier l’origine des dysfonctionnements récurrents au sein de l’administration communale». Le groupe demande que soit «mandaté un cabinet d’audit indépendant pour identifier l’origine et les responsables de ces dysfonctionnements». Mais aussi de «déterminer la raison pour laquelle des informations sur la rotation du personnel n’ont pas été communiquées au Conseil communal et formuler des recommandations de changement de pratiques». L’élu UDC détaille ces dysfonctionnements: «Préavis incomplets, paragraphes manquants, délais non respectés, importants retards dans l’impression des cartes de la déchetterie, etc.» Quant au personnel, l’UDC relève: «Plus de cinq employés ont donné leur démission ces deux dernières années, emportant avec eux des dizaines d’années d’expérience». Et d’ajouter: «La récente suspension du secrétaire municipal, en poste depuis 1992, vient encore aggraver cette perte en ressources humaines indispensables au bon fonctionnement de notre Commune».

Que se passe-t-il réellement?

Selon divers témoignages recueillis, «dénigrements, manque de considération, promesses non tenues, employés poussés vers la sortie, font partie des doléances des démissionnaires. Ils se plaignent de n’être pas écoutés, soumis à l’omerta, mal traités, jamais objet d’évaluations.» En résumé, une ambiance délétère et des employés «désespérés» pour certains. Sans entrer dans les détails qui désigneraient les personnes, beaucoup se plaignent de «l’élitisme» du syndic, responsable du personnel, qui «n’a pas une grande compréhension des petites gens et ne salue même pas son personnel lorsqu’il arrive». On lui reproche de porter trop de casquettes – syndic, un poste à 60% à Epalinges, enseignant au gymnase de Beaulieu, un emploi à 45,45% selon les ressources humaines de l’établissement, président du groupe des Verts Epalinges, futur député au Grand conseil et ex-candidat au Conseil national – de ne pas avoir de temps pour s’occuper de son personnel qui se sent «sacrifié à ses ambitions». Décrié pour «son manque de collégialité», le plus gros reproche qui lui est fait est «de ne jamais entrer en matière et de trop pratiquer les pirouettes».

Le syndic conteste les critiques

Contacté par Le Régional avec des questions précises sur les reproches qui lui sont adressés par les démissionnaires et les conseillers communaux, le syndic Maurice Mischler répond au nom de la Municipalité: «La Municipalité accuse réception de votre courriel du 22 juin 2017 et conteste les accusations que vous reportez à son égard. Cela dit, la Municipalité vous transmet ce qui a été communiqué lors de la séance du conseil communal du 20 juin 2017 (séance à laquelle vous étiez présente), à savoir qu’elle a été contrainte de suspendre à titre provisoire son secrétaire municipal de ses fonctions, avec maintien de son salaire, à raison d’éléments qui ont été récemment découverts et qui font à l’heure actuelle l’objet d’investigations. Dès lors que la Municipalité se doit de respecter strictement son obligation de protéger la personnalité de son secrétaire et qu’elle entend s’assurer que le droit d’être entendu de ce dernier ne soit pas perturbé d’une quelconque manière, il n’est pas possible de vous transmettre de plus amples détails à ce stade. Par ailleurs nous ignorons sur quelles bases sont fondées vos différentes allégations». Aucune réponse non plus de la part du syndic, malgré une relance du Régional, sur la motion UDC et la recommandation de la Commission de gestion, toutes deux réclamant un audit indépendant sur les reproches de dysfonctionnements.

Le Régional

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